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Réduire les subventions aux garderies ou hausser les impôts des plus riches… que propose l’Institut économique de Montréal?

L'institut économique de Montréal veut reduire les subventions aux garderiesCette semaine, l’Institut économique de Montréal a publié un article que nous pourrions succinctement résumer ainsi :

  • Bien qu’il soit beaucoup question d’augmenter les impôts des plus riches, il est «complètement irréaliste» de penser éliminer le déficit ainsi.
  • Pour parvenir à l’élimination du déficit, l’Institut économique de Montréal propose plutôt quatre mesures, dont une réduction des subventions aux garderies.

Peut-on régler le déficit en pigeant davantage dans les poches des plus riches ?

C’est la question posée par l’Institut économique de Montréal dans son article. Plus précisément, leurs auteurs (Michel Kelly-Gagnon et Youri Chassin) se demandent s’il est plausible de régler le déficit du Québec en taxant davantage les plus riches.

Le déficit budgétaire du Québec s’élève à 3,8 milliards de dollars. Selon l’Institut économique de Montréal, si nous voulions éliminer le déficit «en augmentant les impôts des contribuables québécois qui déclarent des revenus de 100 000 $ et plus, il faudrait hausser le taux maximal d’imposition provincial de 24 % à 43 %. Si l’on ajoute le taux d’imposition fédéral, ces contribuables devraient céder 64,7 % de leurs revenus de 100 000 $ à 128 800 $ — et 67,2 % au-delà de 128 800 $ — à ces deux ordres de gouvernement.» En d’autres mots, toujours d’après l’Institut économique de Montréal, il serait donc «complètement irréaliste» d’éliminer le déficit en augmentant les impôts des plus riches à 67,2 % pour les revenus au-delà de 128 800 $. Qu’en est-il réellement? Allons-y voir de plus près.

Aux États-Unis, la tranche supérieure des revenus des plus riches était imposée à 91 % jusqu’en 1964.

Graphique du taux d'imposition aux États-Unis depuis 1913

Je vous invite d’abord à lire mon article intitulé À combien étaient imposés les plus riches lorsque l’économie allait bien? À sa lecture, vous constaterez que ces taux d’imposition n’ont rien d’irréalistes. Au contraire! Durant la longue période de prospérité des années 1945 à 1980, les taux d’imposition des plus riches étaient plus élevés que le taux jugé «complètement irréaliste» par l’Institut économique de Montréal.

Aux yeux de l’Institut économique de Montréal, une hausse des impôts des plus riches qui serait «importante, mais réaliste» ferait passer le taux d’imposition de 48,2 % à… 50,6 % (!) pour les personnes ayant des revenus au-delà de 128 800 $. Qu’en pensez-vous?

Les propositions de l’institut économique de Montréal et leurs conséquences socioéconomiques

Propositions de l’Institut économique de Montréal Conséquences  socioéconomiques
Réduire de 1 milliard de dollars les subventions aux garderies  en ciblant l’aide financière selon les revenus des familles. Faire payer la classe moyenne au détriment des plus riches.
Réduire les subventions aux entreprises de 2,5 milliards. Réduire le pouvoir du gouvernement d’établir des politiques économiques qui favorisent certaines entreprises.
Éliminer les tracasseries administratives et les règlements désuets affligeant les entreprises. Éliminer certaines obligations que les entreprises doivent actuellement respecter.
Libéraliser le marché du travail. Donner davantage de pouvoir aux entreprises sur les travailleurs.

Où trouver l’article de l’Institut économique de Montréal?

J’ai reçu cette semaine le premier commentaire de l’école de pensée néolibérale de ce blogue qui, justement, affiche un lien vers l’article de l’Institut économique de Montréal.

Le surendettement des pays très bien expliqué en dix minutes

Je vous présente aujourd’hui une excellente capsule vidéo placée sur YouTube à la fin du mois de septembre. Cette vidéo vulgarise le fonctionnement de la monnaie, des banques centrales et des banques commerciales (privées) et surtout, elle traite de la question de l’endettement et du surendettement public.

Traite de l'endettement et du surendettement des États

Version anglaise

Cliquez ici pour visionner une version avec sous-titres en anglais de cette capsule vidéo.

Questions sur l’endettement et le surendettement

Cette capsule vidéo répond à plusieurs questions:

  • Pourquoi la dette publique mondiale (dettes des États) a explosé depuis les années 1970?
  • Pourquoi les privatisations et les plans d’austérité ne peuvent pas régler les problèmes du surendettement public?
  • Comment expliquer qu’autant de pays soient surendettés?
  • Comment la monnaie est-elle créée?
  • Qui peut créer de la monnaie? Qui imprime l’argent?
  • Qu’est-ce que la monnaie centrale?
  • D’où provient l’argent prêtée par la banques privées?
  • Qu’est-ce que la création monétaire par le crédit?
  • Pourquoi le recours à la planche à billet (imprimer de l’argent) peut provoquer de l’inflation?
  • Pourquoi les États doivent emprunter sur les marchés financiers?
  • Y a-t-il une limite à la quantité d’argent que peut créer une banque commerciale?
  • Pourquoi la totalité de l’argent en circulation provient du crédit accordé par les banques privées?
  • Qu’est-ce que la monnaie scripturale? C’est la monnaie issue du crédit.
  • Pourquoi l’économie, dans son état actuel, ne peut fonctionner sans endettement?
  • Pourquoi des intérêts sur la dette doivent être payés indéfiniment aux financiers, aux créanciers et aux banques privées?
  • Combien d’intérêt sur sa dette la France a-t-elle payés depuis qu’elle a commencé à emprunter en 1973? 1 408 milliards d’Euros.
  • À combien s’élève la dette française (la dette de la France)? 1 591 milliards d’Euros.
  • De combien a augmenté la dette française depuis 1973? 1 348 milliards d’Euros.
  • Pourquoi ce sont les intérêts sur la dette qui composent la dette?
  • Comment se compare la dette publique française à la dette des entreprises commerciales en France?
  • Pourquoi plusieurs pays de la planète doivent faire des emprunts et payer des intérêts pour faire fonctionner leur économie?
  • Pourquoi les intérêts ne peuvent être remboursés qu’en contractant davantage de dettes?
  • Pourquoi la dette se nourrit d’elle-même?
  • Pourquoi la dette publique n’est pas causée par une mauvaise gestion de l’État?
  • Pourquoi la dette publique n’est pas causée par un manque de compétitivité?
  • Pourquoi, dans le système actuel, il est mathématiquement impossible de rembourser l’ensemble des dettes publiques et privées?
  • Pourquoi seules les banques centrales peuvent agir pour réduire le surendettement?
  • Qui profite de l’endettement public? Les grandes banques et leurs financiers.

Cette vidéo est-elle crédible?

D’abord, je vous invite à visionner une autre vidéo dans laquelle Éric Pineault, professeur de socioéconomie à l’UQAM, traite plus ou moins des mêmes questions mais, sous un angle différent.

Également, le site sur lequel cette vidéo a été présentée propose plusieurs références pour appuyer ses propos dont Wikipedia et le Monde diplomatique.

Qui a produit cette vidéo?

Cette capsule vidéo a été publiée sur le site de MrQuelquesMinutes: www.mrquelquesminutes.fr. La page «Contact» du site invite à envoyer un courriel au gestionnaire du site qui, vraisemblablement, souhaite rester anonyme.

En Grande Bretagne, le revenu des dirigeants des grandes entreprises a bondi de 50 %

Et ce, pendant que les salariés s’appauvrissaient ou perdaient leur emploi

En Grande Bretagne, une étude sur les revenus des dirigeants des entreprises du principal indice boursier de la Bourse de Londres révèle que leurs revenus ont bondi de 49 % depuis l’an dernier. Ce rapport arrive alors que des mesures d’austérités, imposés par le gouvernement conservateur, affligent la majorité de la population.

La réaction du secrétaire d’un des principaux syndicats britanniques démontre sa colère:

Un autre exemple éclatant de la manière dont se comportent ces porcs cupides qui dirigent nos entreprises.

Cette étude sort deux semaines après l’annonce d’un taux de chômage record en Grande Bretagne. Près de 2,6 millions de Britanniques sont désormais inscrits au chômage et certains prédisent que le nombre de chômeurs sera bientôt de trois millions. En particulier, le chômage des jeunes est en train d’exploser à 21,3 % chez les 16 à 24 ans. C’est un record absolu depuis le début de la compilation de statistiques les concernant.

Ces jeunes chômeurs portent un habit veston ainsi qu'un chapeau rond mal placé sur leur tête

Costumés à l'occasion d'une manifestation, de jeunes chômeurs font la file devant un centre d'emploi à Londres

Pendant ce temps, le gouvernement conservateur continue de supprimer des emplois dans la fonction publique. Seulement pendant l’été, le nombre de fonctionnaires a fondu de 110 000 à cause des coupes budgétaires ayant frappé de plein fouet les municipalités. Malgré les appels de l’opposition et les manifestations des indignés, les conservateurs au pouvoir excluent toujours de réviser leur plan de lutte contre le déficit qui vise à rassurer les marchés financiers.

Manifestation contre les inégalités à New York: le pont de Brooklyn fermé

Photo de manifestants marchant dans une rue de New YorkUn mouvement social, débuté il y a deux semaines à New York, a culminé hier avec une manifestation qui a causé la fermeture du pont de Brooklin. Ce n’est qu’après l’arrestation de centaines de manifestants que le pont a pu être réouvert.

Selon Radio-Canada, ce mouvement de protestation contre les inégalités sociales a commencé à s’étendre à d’autres villes aux États-Unis! Je suis curieux de voir si cette contestation prendra de l’ampleur.

Paradoxe

Les manifestants scandent «Arrêtez la guerre, taxez les riches, éliminez le déficit!». Ce slogan m’apparaît plutôt paradoxal car l’élimination du déficit n’appartient normalement pas aux revendications de la gauche. Comme quoi, aux États-Unis, cette idée que le gouvernement doit éliminer son déficit est largement répandue, à gauche comme à droite du spectre politique.

Certains économistes keynésiens, comme Paul Krugman, doivent être bien tristes de constater que leur opinion (à savoir que les gouvernements devraient augmenter substantiellement leur dépenses pour relancer l’économie) reste ignorée. En effet, l’école keynésienne considère qu’en situation de chômage élevé, les gouvernements devraient augmenter leurs dépenses à court terme, quitte à augmenter leur déficit, afin de permettre à leur pays de retrouver sa pleine capacité productive. Ce n’est que sur le long terme, et ce en période de croissance, que les gouvernements devraient rééquilibrer leurs finances.

Redistribuer la richesse

Un manifestant tient une pancarte sur laquelle est affiché que 95% de ses élèves sont éligibles aux repas gratuits de l'État
Par contre, Paul Krugman peut au moins se consoler de voir que les gens demandent à ce que la richesse soit redistribuée, lui qui martèle ce problème depuis au moins huit ans.

Réduire le déficit?

Et vous, que pensez-vous de cette idée pour la gauche de prendre le cheval de bataille des financiers en demandant la réduction du déficit?