Face à l’Anthropocène de Ian Angus : Mes deux conclusions

Première conclusion

Non seulement, le climat se réchauffe mais aussi, les écarts de température augmentent.

  • Les événements qui se produisent tous les 500 ans vont maintenant se produire tous les 50 ans
  • Il ne s’agit pas d’une simple augmentation de la température moyenne, mais plutôt d’un climat comportant une multiplication des épisodes de chaleur extrêmes. 
  • Des événements extrêmes encore jamais vus se produiront : Sécheresse, feux de forêt, ouragans, inondations, …
  • Dans un scénario à +2°C, 20 % de la planète subirait des canicules extrêmes en 2050
  • Dans un scénario à +4°C, 50 % de la planète subirait des canicules exceptionnelles en 2040. Par exemple, le mois de juillet le plus chaud pourrait être 9°C plus chaud qu’actuellement. Dès 2050, on pourrait voir un nouveau régime de chaleur dans lequel les températures estivales les plus froides seraient plus élevées que les températures estivales les plus chaudes du XXe siècle, et ce autant dans les pays tropicaux que non tropicaux. Il sera impossible de travailler à l’extérieur sans protection durant une bonne partie de l’année.

Deuxième conclusion

L’histoire de la Terre nous enseigne que le climat subira un changement radical qui s’échelonnera sur une période de trois à dix ans.

  • Le dernier changement radical s’est produit il y a environ 11 000 ans. Il a permis à l’homo sapiens chasseur-cueilleur de devenir agriculteur-éleveur. C’est ce nouveau climat nettement plus stable que le précédent qui a fait émerger l’agriculture en Mésopotamie, au Mexique et en Chine.
  • Malgré ce climat relativement stable, quantité de sécheresses, famines, canicules, vagues de froid et tempêtes se sont produites depuis 11 000 ans. Mais auparavant, les variations de température étaient 5 à 10 fois plus importantes.
  • Le concept de “Point de bascule” : Des changements mineurs s’accumulent et, ce faisant, ajoutent à la complexité, jusqu’à ce que le système passe soudainement d’un état à un autre, radicalement différent. Ce changement, qualitatif plutôt que quantitatif, se nomme “Changement de phase”. Par exemple:
    • l’eau liquide qui se réchauffe progressivement passe à l’état vapeur à 100 degrés Celsius
    • la surpêche donne lieu à des prises considérables jusqu’à ce que la population de poisson s’effondre
    • les tensions sociales et économique augmentent graduellement jusqu’à la révolution
  • Le climat évolue par changements de phase. Les recherches récentes sur l’histoire de la Terre nous enseignent que le climat a tendance à changer de façon relativement soudaine. Les changements ne se produisent pas graduellement sur plusieurs siècles ou milliers d’années, comme on le croyait auparavant. L’étude du climat regorge d’événements tels des changements de courants océaniques et atmosphériques entraînant des destructions de masse.
  • La plupart des études, y compris celle du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), effectuent des projections et prévisions à partir de changements graduels liés au réchauffement climatique. Ainsi, elles prévoient un climat plus chaud, plus orageux, moins agréable mais pas fondamentalement différent. Même les modèles informatiques les plus sophistiqués ne tiennent pas compte des changements brusques du climat, comme ceux observés dans l’histoire du climat terrestre.
  • En supposant un changement graduel, on en déduit que l’humanité pourra s’adapter graduellement en adoptant de nouvelles pratiques agricoles et en s’établissant plus loin des côtes au fur et à mesure de la montée des eaux. En réalité, le franchissement d’un seuil qualitatif nous laissera beaucoup moins de temps pour réagir. Les changements à venir sont assurément difficiles à prévoir et il ne sera pas facile de s’y adapter.
  • C’est l’oxygène dégagé par un micro-organisme qui a provoqué le changement de climat il y a 11 000 ans.
Changements de la température (par rapport à aujourd’hui) au cours des 100 000 dernières années; reconstruction faite à l’aide d’une carotte de glace du Groenland (Ganopolski et Rahmstorf, 2001).

Extra

  • Si les trois milliards d’êtres humains les plus pauvres se volatilisaient, la destruction de l’environnement ne ralentirait pratiquement pas.
  • Privé de croissance, le capitalisme meurt.
  • Les impacts dévastateurs du capitalisme sur l’environnement ne sont pas tant dus à son besoin de croître qu’à son besoin de croître de plus en plus rapidement.
  • Les pesticides sont en grande partie dérivés du pétrole.
  • Les parasites sont de plus en plus résistants aux pesticides. Pour obtenir le même résultat, il faut appliquer des quantités toujours plus grandes de substances de plus en plus toxiques.
  • Un gros porte-conteneurs consomme 350 tonnes de carburants par jour et émet plus de gaz carbonique que certaines centrales thermiques au charbon.
  • À l’échelle mondiale, il y a plus de capitaux investis dans le secteur pétrolier et gazier que dans toute autre industrie.
  • Lors de catastrophes, contrairement à ce qu’on voit dans les films, la majorité des gens sont altruistes et s’empressent de prendre soin d’eux-mêmes et des êtres chers, amis, voisins et étrangers. Des nombreuses recherches l’ont démontré.
  • On vit à une époque où la plupart des gens trouvent plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme.
  • Voir aussi cet article sur Wikipédia : Points de basculement dans le système climatique.

Source : Face à l’Anthropocène, Le capitalisme fossile et la crise du système terrestre, par IAN ANGUS, 288 PAGES, Préface d’Éric Pineault | Traduit de l’anglais par Nicolas Calvé, écosociété

Remerciements : Merci à Jeanne Émard pour m’avoir encore fait découvrir un bon livre.

Alain Deneault sur le fonctionnement des paradis fiscaux (Podcast YouTube)

Conférence d’Alain Deneault sur les paradis fiscaux. S’écoute bien en Podcast. La présentation dure 55 minutes. Elle est suivie d’une période de question de 45 minutes.

Voici une vidéo fort intéressante sur les paradis fiscaux. Le conférencier Alain Deneault est docteur en philosophie de l’Université Paris-VIII. Ses études sur les paradis fiscaux ont mené à la publication de nombreux livres. Il est fréquemment invité comme spécialiste à des émissions pour parler d’affaires publiques ou d’actualités.

Quelques extraits de la vidéo

Qu’est-ce qu’un paradis fiscal?

Un paradis fiscal est un pays considéré tel par ceux qui en profitent” – Richard Gordon, fiscaliste

Quels sont les paradis fiscaux?

Il y a environ 80 à 90 législations de complaisance: Delaware, Trinité et Tobago, le Belize, les Îles Caïman, Irlande, Bermudes, Barbade, Liechtenstein, Suisse, Turks et Caicos, Luxembourg, bientôt Londres, Îles Marshall, Macao, Panama, Singapour, etc.

Qui utilise les paradis fiscaux?

Par exemple, une entreprise canadienne qui exporte aux États-Unis envoie sa facture depuis une filiale dans un paradis fiscal, là où le taux d’imposition est rarement de plus de 1%.

Autre exemple: Starbucks est une multinationale composée de structures dans plusieurs pays qui peuvent s’envoyer des factures entre elles. Ainsi, Starbucks Royaume Uni paie des factures en provenance de filiales dans les paradis fiscaux, d’un montant semblable aux profits de Starbuck au Royaume Uni. Ainsi, l’entreprise Starbucks Royaume Uni ne fait pas de profit et évite de payer de l’impôt au Royaume Uni.

Fonctionnement d’un paradis fiscal

Les paradis fiscaux permettent à des entreprises d’être créées chez eux à la condition qu’elles n’y aient pas d’activité. Ainsi, les paradis fiscaux légifèrent sur la façon dont le capital est administré partout dans le monde sauf chez eux. C’est un abus législatif. [vers 0:50]

Obama tremble lorsqu’il parle des Îles Caiman parce qu’il sait très bien qu’il ne parle pas aux dirigeants de ce pays mais à l’establishment de son propre pays qui s’en sert.

Les paradis fiscaux ne sont pas des souverainetés nationales, ce sont des souverainetés louées au capital, à la haute finance, aux grandes industries, aux particuliers fortunés, … Ces États appartiennent au grand capital et appliquent les lois que décide lui-même le grand capital, pour son bénéfice partout dans le monde.

Comment lutter contre les paradis fiscaux

Alain Deneault propose une solution aux paradis fiscaux: imposer les multinationales au prorata de leurs activités dans chaque pays (selon le nombre d’employés, les immobilisations, les revenus, …). [vers 1:20]

Pour la mise en oeuvre, il suggère qu’un premier pays s’engage à imposer les multinationales sous condition de l’atteinte d’un seuil de pays participants afin d’avoir un rapport de force.

Fondamentalement, les multinationales sont le problème. Elles ne devraient pas exister. On pourrait très bien se débrouiller sans elles.


Bon visionnement. N’hésitez pas à partager en commentaires vos liens vers d’autres vidéos intéressantes portant sur les paradis fiscaux 🙂

En bonus, une capsule vidéo qui résume la première en 6 minutes

Le Capital au XXIe siècle de Piketty: À retenir

Les enseignements de Piketty sur l’avenir qui nous attend concernant les inégalités

L’enseignement majeur à retenir est que les inégalités dans les décennies à venir augmenteront sans cesse si rien n’est fait. Bien sûr, une guerre ou un autre cataclysme majeur qui détruirait une grande partie de la richesse de tous, y compris celle des plus riches, aurait pour effet de réduire les inégalités. Mais pour ceux qui souhaitent réduire les inégalités à venir autrement, la seule mesure efficace selon Piketty consiste à instaurer un impôt mondial sur le capital.

1. Pourquoi les inégalités augmenteront si rien n’est fait?

Piketty démontre que les inégalités augmentent lorsque le taux de rendement du capital dépasse le taux de croissance de l’économie. Au cours du 20e siècle, outre les deux guerres mondiales, la croissance de l’économie a été assez forte pour contenir, dans une certaine mesure, la croissance des inégalités. Cependant, les pronostics de croissance de l’économie mondiale pour les décennies à venir sont beaucoup plus faibles. En conséquence, les inégalités augmenteront inévitablement si rien n’est fait.

1.1. En gros, quel est le taux de rendement du capital?

Historiquement, le capital rapporte, grosso modo, 5 % annuellement. Ainsi, le loyer d’une habitation de 200 000 $ s’établit autour de 10 000 $, soit 833 $ par mois. Bien sûr, le loyer varie en fonction de l’offre et la demande, des services inclus, des lois, des impôts et des taxes mais, sur le long terme, on observe que le prix des loyers d’établi autour de 5 %.

Il en va de même pour l’ensemble des investissements où le capital peut être investi. Certains investissements plus risqués génère un plus haut taux de rendement alors que d’autres moins risqués en génère un plus faible mais, pris dans leur ensemble, les investissements génèrent autour de 5 %. Cette constante est observés historiquement dans tous les pays où on dispose de données pour la mesurer.

1.2. Comment sont établis les pronostics de croissance de l’économie?

Deux composantes déterminent le taux de croissance de l’économie, qui est souvent mesurée avec le taux de croissance du PIB.

1) Premièrement, la croissance de la population affecte directement la croissance de l’économie. Une population qui augmente de 10 % engendre une augmentation du PIB de 10 %, sur le long terme.

2) Deuxièmement, la croissance de la productivité engendre aussi une augmentation du PIB.

Ainsi, le taux de croissance de l’économie est égal au taux de croissance de la population additionné au taux de croissance de la productivité. Pour établir les pronostics de croissance de l’économie, il faut donc estimer la croissance de la population et de la productivité mondiale pour les décennies à venir.

1.2.1. Quels sont les pronostics de croissance de la population mondiale au 21e siècle?

En gros, la population mondiale devrait continuer à croître tout au long du 21e siècle mais à un rythme plus faible qu’au 20e siècle et surtout, de plus en plus faible jusqu’à la fin du 21e siècle. Surtout, en comparaison au 20e siècle, le taux de croissance de la population mondiale au 21e siècle sera beaucoup plus faible.

On peut en effet constater que la population des pays développés diminuerait si ce n’était de l’immigration. Chaque pays qui atteint un niveau de développement élevé voit son taux de natalité nettement diminuer.

1.2.2. Quels sont les pronostics de croissance de la productivité mondiale au 21e siècle?

Le taux de croissance de la productivité mondial s’est maintenu au cours des dernières décennies à cause du « rattrapage » de plusieurs pays face aux pays historiquement développés dit « occidentaux ». La Chine a elle seule compte pour beaucoup de la croissance de la productivité mondiale avec ses taux de croissance de plus de 10 % par année durant plusieurs décennies.

D’autre part, les pays développés atteignent historiquement des niveaux de croissance à long terme de leur productivité autour de 1 %. Le reste de la croissance de leur PIB est attribuable à la croissance de leur population. En outre, les nouveaux pays développés comme par exemple le Japon, la Corée du Sud, Singapour et Hong Kong, qui ont « rattrapé » les autres pays riches, obtiennent depuis un taux de productivité autour de 1%.

En conséquence, les pronostics de croissance de la productivité mondiale au 21e siècle s’établissent pour les décennies à venir autour de 3 ou 4 %, avec l’Afrique qui serait le dernier continent à bénéficier du « rattrapage » au cours de la seconde moitié du 21e siècle.

1.3. En gros, quels sont les pronostics de croissance de l’économie au 21e siècle?

Avec un taux de croissance de la population beaucoup plus faible qu’au 20e siècle et un taux de croissance de la productivité comparable, le taux de croissance de l’économie au 21e siècle devrait être nettement plus faible qu’au cours du siècle précédent. Ce taux devrait s’établir autour de 3 ou 4 %, soit en deçà du taux de croissance du capital.

2. Pourquoi une guerre ou un cataclysme majeur réduirait les inégalités?

Il est assez simple à comprendre que si une ville est détruite, tous ceux qui étaient propriétaires des immeubles, véhicules et autres biens voient la valeur de leurs possessions diminuer de façon importante. Étant donné que les plus riches possèdent la majeure partie des biens, ce sont eux qui ont le plus à perdre.

Ainsi, quand tout est détruit et que plus personne ne possède grand chose, il y a nécessairement moins d’inégalité.

3. Pourquoi l’instauration d’un impôt mondial sur le capital serait la seule manière souhaitable de réduire les inégalités?

Pour contrer la croissance des inégalités, il faut un mécanisme de redistribution de la richesse. Dans un monde où le rendement du capital est plus élevé que le taux de croissance de l’économie, les inégalités sont appelées à toujours augmenter si les forces du marché sont laissées à elles-même. À moins de détruire la richesse, seules des décisions politiques en imposant une certaine redistribution peuvent contrer la croissance des inégalités.

3.1. Pourquoi un impôt sur le capital plutôt que sur le revenu?

Bien sûr, l’impôt sur le revenu réduit dans une certaine mesure les inégalités. Cependant, face au potentiel d’accumulation de richesse dans un monde globalisé, seul un impôt sur le capital peut effectivement contrer la croissance des inégalités.

Il s’agit d’imposer les hautes fortunes à un taux plus élevé que le rendement financier de leur capital. Un taux de 10 à 15 % serait approprié. Ainsi, l’innovation serait encore récompensée et donc encouragée, mais ceux parmi les plus riches qui se contentent de laisser leur argent fructifier sans rien faire verraient leur fortune diminuer peu à peu.

Autrement dit, un tel impôt sur le capital éviterait que des rentiers voient leur fortune augmenter d’une génération à l’autre, alors qu’il permettrait toujours aux innovateurs et créateurs de richesse d’être rétribués substantiellement.

3.2. Pourquoi cet impôt sur le capital devrait-il être appliqué mondialement?

Dans une économie globalisée, si un seul pays ou quelques pays devaient instaurer un impôt sur le capital, ils verraient rapidement leurs contribuables les plus riches fuir vers des paradis fiscaux ou d’autres pays où le capital n’est pas imposé.

3.3 Est-ce utopique de croire que tous les pays (ou pratiquement tous) pourraient s’entendre pour imposer un taxe mondiale sur le capital?

Bien que cela puisse paraître utopique, ce n’est pas impensable. Depuis quelques années déjà, quelques pays ont forcer leurs institutions financières à échanger les informations de leurs clients étrangers entre eux.

Notes:

Le taux de rendement du capital risque d’être deux à trois fois plus élevé que celui de la croissance (entre 4 % et 5 % par rapport à une croissance de 1,5 %).  Source: https://jeanneemard.wordpress.com/2014/01/13/retraites-capitalisation-ou-repartition/ 

La plus importante de ces forces est la tendance à ce que le taux de rendement du capital soit plus élevé que le taux de croissance des autres revenus et de la production. Cette tendance fait en sorte que les rentiers accaparent une partie croissante des revenus et les travailleurs de moins en moins. Source: https://jeanneemard.wordpress.com/2014/01/20/le-capital-au-xxie-siecle/

À lire aussi: « Le capital au XXIe siècle » : ce qu’il faut retenir

Incroyable! Une ville sans trafic, sans bouchon et sans voiture!!

Je vous présente aujourd’hui une excellente vidéo réalisée par Yannick Cornet à Copenhague, au Danemark. Comme moi, vous serez sans doute bien étonnés de constater la situation là-bas à l’heure de pointe!

Au programme:

  • Un petit tour guidé de Copenhague à l’heure de pointe (en vélo)
  • Des solutions pour le développement durable (en anglais)
  • Une trame sonore des plus agréables 🙂

Making Sustannable Life Attractive

Il n’y a pas de solution unique au développement durable, qui est complexe et de grande envergure. C’est plutôt un ensemble de solutions, fonctionnant en synergie les unes avec les autres, qui sont nécessaires. Dans cette vidéo, l’auteur Yannick Cornet nous présente cinq solutions de grande envergure qui ont été implantées avec succès dans son quartier, celui de Nørrebro à Copenhangue. Il s’agit du quartier le plus dense de la ville avec plus de 20 000 habitants par km2. C’est aussi le quartier où le nombre de véhicules automobiles par habitant est le plus faible: environ 13 voitures pour 100 habitants! La moyenne pour Copenhague est d’environ 20 voitures pour 100 personnes.

1. Une planification urbaine favorisant la proximité

À Copenhague, les écoles et garderies sont disséminées près des habitations, afin qu’il soit facile de s’y rendre sans voiture. Étant donné le peu d’automobiles, les stationnements des blocs appartements sont principalement utilisés par les bicyclettes.

2. Des moyens de transports alternatifs faciles, attrayants et sécuritaires

Lorsqu’il neige, les pistes cyclables sont dégagées avant les rues!

Le rue ne ressemblent pas tant à des rues qu’à des espaces partagés où les autos peuvent passer mais sûrement sans se sentir les bienvenus à passer à toute allure.

Les transports alternatifs sont peu chers, simples et ils fonctionnent sous toutes les conditions météorologiques et ce, même à Copenhague où il vente, pleut et neige à l’occasion.

À Copenhague, les rues disposent de deux pistes cyclables, une de chaque côté pour chaque direction. En outre, chacune des deux pistes cyclables dispose de deux voies réservées!

Les feux de circulation sont synchronisés sur le trafic des vélos et non pas avec les voitures!

Copenhague à l'heure de pointe!!!

Vous serez stupéfaits de l’absence de trafic automobile dans les rues de la ville à l’heure de pointe!

3. Un service de transport en commun attrayant et rapide

En réservant l’artère principale au transport en commun, les autobus passent toutes les quatre minutes, elles ne restent pas bloquées dans le trafic, c’est devenu si populaire que les lignes d’autobus sont victimes de leur propres succès et roulent à pleine capacité presque toute la journée.

Pourquoi permettre à un autobus de rester pris dans le trafic?

4. De l’espace pour les piétons

À Copenhague, les trottoir sont encore plus larges que les pistes cyclables et ils sont équipés de bancs et de stationnements pour les vélos.

Les trottoirs sont continus de telle manière que ce sont les voitures qui ont l’impression de traverser le trottoir plutôt que de laisser les piétons traverser la rue.

5. Une volonté politique de favoriser un développement durable

Les quatre solutions précédentes n’occasionnent pas de dépenses, elles sont possibles en fonction de ce qui est planifié et décidé.

Rendons attrayants ce dont nous voulons davantage.

Présentation de Yannick Cornet

L’auteur de cette vidéo est né en Bruxelles et il a grandi à Montréal. Il vit maintenant à Copenhague avec sa femme Annika et sa petite fille Eleonora, qui a été fabriquée en Chine 😉

Charest et Sarkozy, amis du plus riche des milliardaires québécois

Anonymous dévoile une vidéo tournée chez les Desmarais

Le 30 mai 2012, Anonymous a rendu publique un tournage vidéo d’une fête ayant eu lieu au château des Desmarais en 2008.

Voici la capsule vidéo de présentation faite par Anonymous. Dans cette capsule, Anonymous affirme que des politiciens au pouvoir au Canada sont liés d’amitié alors qu’aux yeux du peuple canadien, ce mêmes politiciens sont des rivaux!

Et voici le tournage vidéo dévoilé par Anonymous. Prenez votre temps, le tournage s’étend sur 2 heures 9 minutes. Si vous désirez voir rapidement Jean Charest ou un autre politicien en particulier, les minutes auxquelles ils apparaissent sont listées au bas de la vidéo.

Vous pourrez voir vos politiciens et d’autres personnalités en procédant à une avance rapide selon le minutes indiqués ici:

Charest au château des DesmaraisPhoto du château inspiré des châteaux de France

Jean Charest a admis avoir été reçu plus d’une fois par la famille Desmarais, à Sagard, au domaine du président de Power Corporation.

Une lettre d’opinion de Amir Khadir, soulève les questions suivantes:

  • Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a admis avec été reçu au château de la famille Desmarais plus d’une fois. Pourquoi refuse-t-il de préciser le moment et l’objet de ces rencontres? Les Québécois ne sont-ils pas en droit de savoir ce que mijote Jean Charest avec la famille la plus riche du Québec?
  • Quelle différence y a-t-il entre un voyage sur le yacht d’un riche entrepreneur et des séjours de luxe dans le château d’un baron de la finance?

Accepter l’invitation de la puissante famille Desmarais constitue une violation flagrante des principes les plus élémentaires des règles applicables en matière de conflit d’intérêts.

Qu’elle est la position de Pauline Marois?

Selon Le Devoir, lorsqu’un journaliste lui a demandé pourquoi elle semblait avoir «peur» de parler de l’influence de Power Corporation et de Paul Desmarais, Mme Marois a semblé troublée et a mis fin à la conférence de presse.

Sarkozy au château des Desmarais

Photo du domaine Sagard où Sarkozy a été reçu par Paul Desmarais

Le domaine Sagard où Sarkozy a été reçu par Paul Desmarais

Sarkozy serait un des protégé de la famille Desmarais, selon www.rue89.com. Il aurait séjourné plusieurs fois au domaine Sagard, dans le château des Desmarais.

Normand Baillargeon en rajoute, en précisant: «À la réception donnée au Fouquet’s le 6 mai 2007 pour célébrer son accession à la présidence, Nicolas Sarkozy avait invité un certain Paul Desmarais. Le 15 février 2008, ce même Desmarais a reçu de Nicolas Sarkozy la Grand-Croix de la Légion d’honneur, une des plus hautes décorations décernée par la France.»

La famille Desmarais en tête des milliardaires québécois

Le Québec compte huit milliardaires selon La Presse du 9 mars 2011:

  1. La famille Desmarais, qui dirige le conglomérat Power Corporation du Canada (4,5 milliards US)
  2. La famille Saputo, qui contrôle l’entreprise laitière et alimentaire du même nom (3,4 milliards US)
  3. La famille Azrieli, qui a fait fortune dans les centres commerciaux (3,1 milliards US)
  4. Le cofondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté (2,5 milliards US)
  5. Robert Miller, du distributeur d’électronique Future Electronics (2,5 milliards US)
  6. Charles Bronfman, fortune héritée des spiritueux (2,0 milliards US)
  7. Le pharmacien Jean Coutu (1,3 milliard US)
  8. Le financier Stephen Jarislowsky (1,3 milliard US)

Le domaine Sagard, propriété de la famille Desmarais

Vue aérienne du domaine Sagard, propriété des Desmarais

Le domaine Sagard abrite la somptueuse résidence secondaire du financier Paul Desmarais (selon Wikipedia)

Le domaine de Sagard s’étend sur 75 km² dans Charlevoix. Le terrain compte 32 lacs.

Selon Normand Baillargeon, ce très vaste domaine a été acquis par les Desmarais en 1988 pour …1 $. Il est situé sur un TNO (Territoire non organisé). Il est de ce fait exempt de taxes municipales. Il est situé près d’un aéroport local, qui a joui de privilèges et de subventions afin de pouvoir accueillir les avions des Bush, des Clinton, du roi d’Espagne Juan Carlos, des Sarkozy et de tous ces autres prestigieux invités de la famille Desmarais.

Michel Hébert, du Journal de Québec, écrit: « Les invités sont généralement transportés là-bas par avion. […] Soit pour la chasse aux faisans, soit pour une réception, une bouffe ou un bal. C’est ce qu’ont fait les Desmarais quand ils ont inauguré leur domaine. Un gros party. Jean Charest et son épouse y étaient. »

Il y avait des gens de partout. Mais il y a de la place pour loger les gens. Il y avait jadis un camp de chasse là-bas, c’est devenu un hôtel de luxe. Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que c’est que la richesse, la vraie richesse

Plan Nord: après s’être endettés, comment allons-nous rembourser?

Plan Nord Québec - Un "open bar" pour les multinationales?Dans l’éditorial du Devoir de ce matin, Jean-Robert Sansfaçon conclut:

 On emprunte aujourd’hui pour le Plan Nord en misant sur les retombées fiscales à très long terme des projets pour payer les intérêts des dépenses d’aujourd’hui. Quant à la dette elle-même, elle ne disparaîtra jamais.

Ça me rappelle cette excellente vidéo sur l’endettement des pays qui, en moins de 11 minutes, explique pourquoi les pays sont si endettés de nos jours.

Hausser les frais de scolarité ou augmenter les impôts des plus riches?

De combien faudrait-il augmenter les impôts des plus riches?

Hausse des frais de scolarité: Charest est-il esclave de son idéologie?

Il suffirait d’ajouter 1,3 % au taux d’imposition sur les revenus de plus de 100 000 $ par année pour compenser la hausse des frais de scolarité que le gouvernement veut imposer aux étudiants.

De plus, au cas où ce serait trop dur pour les plus riches de subir une telle augmentation, celle-ci pourrait être étalée sur plusieurs années, comme celle proposée aux étudiants. 😉

En tenant compte de l’impôt fédéral, voici à quoi ressemblerait la nouvelle table d’imposition pour les revenus qui dépassent 100 000 $ au Québec:

Revenus imposables Niveau d’imposition actuel (2011) Niveau d’impôt en remplacement de la hausse des frais de scolarité
Entre 100 000 $ et 128 800 $ 45,7 % 47,0 %
Plus de 128 800 $ 48,2 % 49,5 %

Les plus riches sont-ils trop taxés?

Aux États-Unis, la tranche supérieure des revenus des plus riches était imposée à 91 % jusqu’en 1964.

Graphique du taux d'imposition aux États-Unis depuis 1913

Pour ceux qui pourraient considérer que les impôts des plus riches sont trop élevés, vous serez étonnés de voir quel était le niveau d’imposition des plus riches lorsque l’économie allait bien? Aux États-Unis, les plus riches était imposés jusqu’à 91 % au début des années 1960! Pour en savoir davantage à ce sujet, je vous invite à lire l’article qui traite du taux d’imposition pour les plus riches aux États-Unis durant la dernière grande période de croissance économique et l’âge d’or de la classe moyenne.

Il faut réduire les inégalités pour faire redémarrer l’économie

Tous les Québécois auraient intérêt à réduire les inégalités dans notre société, y compris les plus riches qui font partie du 1 %. En effet, si le Québec a réussi à traverser jusqu’à maintenant la grande récession qui a débuté en 2008 sans trop de mal, cela est dû en grande partie à son modèle économique plus redistributif qu’aux États-Unis, par exemple. À cet égard, un économiste du FMI a exprimé que « sauf à réduire les disparités de revenus, l’effondrement financier à venir est inévitable… l’égalité est la meilleure recette contre la crise ». Inutile de dire qu’un effondrement du système financier affecterait tout le monde, y compris les 1 % les plus riches.

Une entreprise qui fait des milliards peut-elle demander à ses employés de réduire leur salaire de 50 %?

Le plein emploi est possible grâce à la totale précarité!Incroyable mais vrai! Caterpillar est une entreprise qui fait des milliards de profits et qui a demandé à ses employés de réduire leur salaire de 50 %! Ça s’est passé au Canada tout récemment.

Voici les détails de l’histoire:

  1. Fin 2011, Caterpillar a exigé au syndicat des 450 employés d’une usine en Ontario des réductions de salaire de 50 %!
  2. En janvier, Caterpillar a annoncé un bénéfice de près de 5 milliards $US pour 2011, le montant le plus élevé de ses 86 ans d’existence.
  3. Le chef de la direction de Caterpillar a reçu un salaire de 10,5 millions $US en 2011, soit le double du montant reçu l’année précédente.
  4. Face au refus du syndicat de réduire les salaires de 50%, Caterpillar a annoncé la fermeture de l’usine et a mis à pied ses 450 travailleurs.

Le président de Caterpillar exige de ses employés une réduction salariale de 50 % alors que son propre salaire est doublé à 10,5 millions de $US.

Le cas de Caterpillar est-il un cas isolé?

Beaucoup d’entreprises rentables disent à leurs employés qu’ils ne peuvent conserver leur emploi que s’ils acceptent de gagner moins. Voici quelques exemples récents, toutes des histoires sorties après le krach de 2008:

Entreprise Réductions demandées Rentabilité
Rio Tinto Alcan (Québec) Augmentation du nombre de sous-traitants de 10,7 % en 2010 à 27 % en 2012. Ces travailleurs ne reçoivent que la moitié des salaires de ceux qui sont syndiqués. Revenus au cours de la dernière année établis à 15,5 milliards $, battant des records de même que les attentes du marché.
Extra Foods, filiale de Loblaws Réduction des salaires de moitié. Chiffre d’affaires annuel de près de 40 milliards et annonce d’une hausse de 19,8% des profits trimestriels en novembre.
Resolute Forest Products (alias Abitibi Bowater) Coupure salariale de 10 $ de l’heure, perte des vacances payées et paiement de 180 $ par mois pour des rentes d’invalidité à court terme Résultat: une coupure salariale de 18 % l’année dernière. La compagnie n’est pas mal en point, elle achète présentement une autre entreprise pour 71,5 millions $.
Le géant minier Vale Concessions pour ramener sa production canadienne en ligne avec le reste de son réseau de production, la plupart duquel est dans des pays en développement. Les revenus ont doublé depuis l’an dernier pour atteindre 46,5 milliards $ en 2010.

Source: L’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS)

Est-ce un nouveau phénomène?

Durant les 30 années qui ont suivi la Seconde Guerre Mondiale, la croissance des profits suivait la croissance économique. Depuis les années 1980, de plus en plus, la croissance des profits des entreprises vient des baisses des salaires et des impôts.

Le plancher salarial s’affaisse pour tout le monde mis à part l’élite, les 0,1 % les plus riches. Par exemple, la Metcalf Foundation a montré dans une étude que la proportion de petits salariés à Toronto a augmenté de 42 % de 2000 à 2005, alors que l’économie était encore en croissance.

Les entreprises font des profits faramineux, les patrons s’en mettent plein les poches alors que les travailleurs se font couper leur salaire ou perdent leur emploi

Les plus riches se tirent une balle dans le pied

Si tous les casse-couilles de la terre se donnent la main, ça va mal finir...Lorsqu’un entreprise réduit ses coûts en abaissant les salaires de ses travailleurs, elle augmente ses profits. Il s’agit d’un comportement raisonnable du point de vue financier.

Mais qu’arrive-t-il lorsque beaucoup d’entreprises abaissent les salaires de leurs travailleurs? Qui achètera les produits des entreprises? La production des entreprises augmente alors que les gens disposent de moins en moins d’argent pour acheter. Depuis une bonne vingtaine d’années, les banques ont répondu à ce problème en augmentant les facilités de crédit aux particuliers. Ce faisant, elle ont permis la consommation à crédit. Autrement dit, elles ont reporté le problème à plus tard, au moment où les gens seront trop endettés.

Qu’arrivera-t-il des profits des entreprises lorsque les gens seront trop endettés pour consommer davantage?

Image contrastante: condos de luxe et favelas à São Paulo au Brésil

Inégalités: Condos de luxe et piscines privées avec vue sur favela à São Paulo au Brésil.

Favela à gauche: Ironiquement, cette favela est appelée Paraisópolis, ville du paradis. Y vivent entre 80 000 à 100 000 habitants. Il s’agit d’un des 612 bidonvilles de São Paulo.

Condos de luxe à droite: L’immeuble avec des piscines sur chaque balcon porte le nom de Paço dos Reis, le « Palais des Rois ».

Crédit photo: Tuca Vieira

Un graphique particulièrement clair sur les effets du néolibéralisme sur nos revenus

Paul Krugman a présenté récemment un graphique fort intéressant. Ce graphique présente une comparaison entre le revenu médian des familles aux États-Unis et le produit intérieur brut (PIB) par habitant depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

GDP per capita and median family income, 1947-2007

Revenu médian des familles versus le produit intérieur brut par habitant (PIB par habitant) depuis la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis

Nous pouvons constater le contraste entre la période des 30 glorieuses de l’après-guerre et les 30 années suivantes pendant lesquelles l’idéologie du néolibéralisme s’est installée dans nos sociétés:

  • Entre 1947 et 1977: le revenu des familles a doublé, tout comme le PIB par habitant.
  • Entre 1977 et 2007: le revenu des familles a augmenté d’environ 20%, en retrait par rapport à l’augmentation du PIB par habitant, principalement dû à l’augmentation de la part du 1% les plus riches.

Autrement dit, au cours des 30 premières années, la croissance économique engendrait une augmentation correspondante des revenus des familles. Durant les 30 années suivantes, 80% de la croissance économique a plutôt bénéficié aux plus riches.

Le pire dans tous ça c’est qu’une bonne partie de cette croissance économique est due à une augmentation des heures de travail!

Comment le libre-échange a-t-il rompu l’équilibre des pouvoirs en faveur des grandes entreprises?

Des prostituées, représentants des gouvernements de pays du Sud, offrent leurs services à rabais aux entreprises…durant la nouvelle ère du libre-échange
Les pays sont en compétition pour attirer les entreprises
– Mexique: Vous pourrez polluer l’environnement
– Chine: Je ne coute pas cher et j’ai seulement 13 ans
– États-Unis: Je ferai n’importe quoi. SVP… j’ai besoin des emplois!
Au centre, l’homme au cigare représente les entreprises multinationales

Après la Seconde Guerre mondiale, un équilibre des pouvoirs s’était instauré entre les gouvernements, les entreprises et les travailleurs. Lorsque les entreprises faisaient de gros bénéfices, les syndicats en profitaient pour demander de meilleures conditions pour les travailleurs. De même, avec la croissance économique, les gouvernements imposaient des normes environnementales et sociales plus strictes. Bien sûr, les entreprises cherchaient toujours à augmenter leur productivité et à réduire leurs coûts. Les gouvernements, les entreprises et les travailleurs jouaient alors sur le même terrain, c’est-à-dire à l’intérieur des frontières de chaque pays.

Avec les traités de libre-échange, la balance du pouvoir a changé en faveur des grandes entreprises. Ces dernières peuvent désormais fabriquer leurs produits dans le pays de leur choix. Pour leur part, les gouvernements et les travailleurs restent « prisonniers » des frontières de leur pays respectifs (ou de leur continent dans le cas de l’Europe).

De nos jours, les entreprises dictent leurs conditions aux travailleurs sous la menace de délocalisation en Chine, en Europe de l’Est ou dans n’importe quel pays offrant des conditions plus favorables. Les gouvernements sont maintenant en compétition les uns avec les autres pour attirer et garder les entreprises sur leur territoire. Ainsi, ils se voient obligés d’offrir de meilleures subventions et conditions pour que les entreprises acceptent de s’installer dans leur pays.

Les travailleurs également se trouvent en compétition à l’échelle planétaire. Ceux des pays développés voient leurs salaires et leurs conditions de travail s’abaisser lorsqu’ils ne perdent pas tout simplement leur emploi. En contrepartie, les travailleurs dans les pays en développement ne reçoivent qu’une fraction des salaires autrefois payés aux salariés des pays développés.

Infographie: Combien de vos revenus avez-vous donnés aux 1%?

Je viens de découvrir un article intéressant du magazine américain Mother Jones. Cet article rassemble une foule d’infographies sur le thème «How rich are the superrich?» aux États-Unis.

Combien de vos revenus avez-vous donné aux 1%?

Voici une infographie qui illustre bien le fait que les plus riches s’enrichissent au dépend de la classe moyenne et des pauvres. Pour en savoir davantage, je vous invite à lire l’article «Les plus riches s’enrichissent, ça change quoi pour nous?», qui exprime Pourquoi même les plus riches auraient intérêt à réduire les inégalités?

La richesse des plus riches provient de l'argent de la classe moyenne

La richesse des plus riches provient de l'argent de la classe moyenne

En-têtes:

  • Tranches de revenus
  • Total des gains et pertes sur le revenu annuel*
  • Moyenne des gains et pertes par ménage par année*

* En comparaison de ce que les revenues auraient été si tous les groupes de revenus avaient bénéficié du même taux de croissance entre 1979 et 2005, comme c’était le cas au cours des décennies précédentes.

Revenu moyen par famille selon le groupe de revenu

Voici une autre infographie qui présente le revenu moyen par famille selon le groupe de revenu:

Le revenu moyen de ceux qui font partie du 0,01% les plus riches aux États-Unis s'élève à 27 342 212 $ par an!
Le revenu moyen de ceux qui font partie du 0,01% les plus riches aux États-Unis s’élève à 27 342 212 $ par an!

Réduire les subventions aux garderies ou hausser les impôts des plus riches… que propose l’Institut économique de Montréal?

L'institut économique de Montréal veut reduire les subventions aux garderiesCette semaine, l’Institut économique de Montréal a publié un article que nous pourrions succinctement résumer ainsi :

  • Bien qu’il soit beaucoup question d’augmenter les impôts des plus riches, il est «complètement irréaliste» de penser éliminer le déficit ainsi.
  • Pour parvenir à l’élimination du déficit, l’Institut économique de Montréal propose plutôt quatre mesures, dont une réduction des subventions aux garderies.

Peut-on régler le déficit en pigeant davantage dans les poches des plus riches ?

C’est la question posée par l’Institut économique de Montréal dans son article. Plus précisément, leurs auteurs (Michel Kelly-Gagnon et Youri Chassin) se demandent s’il est plausible de régler le déficit du Québec en taxant davantage les plus riches.

Le déficit budgétaire du Québec s’élève à 3,8 milliards de dollars. Selon l’Institut économique de Montréal, si nous voulions éliminer le déficit «en augmentant les impôts des contribuables québécois qui déclarent des revenus de 100 000 $ et plus, il faudrait hausser le taux maximal d’imposition provincial de 24 % à 43 %. Si l’on ajoute le taux d’imposition fédéral, ces contribuables devraient céder 64,7 % de leurs revenus de 100 000 $ à 128 800 $ — et 67,2 % au-delà de 128 800 $ — à ces deux ordres de gouvernement.» En d’autres mots, toujours d’après l’Institut économique de Montréal, il serait donc «complètement irréaliste» d’éliminer le déficit en augmentant les impôts des plus riches à 67,2 % pour les revenus au-delà de 128 800 $. Qu’en est-il réellement? Allons-y voir de plus près.

Aux États-Unis, la tranche supérieure des revenus des plus riches était imposée à 91 % jusqu’en 1964.

Graphique du taux d'imposition aux États-Unis depuis 1913

Je vous invite d’abord à lire mon article intitulé À combien étaient imposés les plus riches lorsque l’économie allait bien? À sa lecture, vous constaterez que ces taux d’imposition n’ont rien d’irréalistes. Au contraire! Durant la longue période de prospérité des années 1945 à 1980, les taux d’imposition des plus riches étaient plus élevés que le taux jugé «complètement irréaliste» par l’Institut économique de Montréal.

Aux yeux de l’Institut économique de Montréal, une hausse des impôts des plus riches qui serait «importante, mais réaliste» ferait passer le taux d’imposition de 48,2 % à… 50,6 % (!) pour les personnes ayant des revenus au-delà de 128 800 $. Qu’en pensez-vous?

Les propositions de l’institut économique de Montréal et leurs conséquences socioéconomiques

Propositions de l’Institut économique de Montréal Conséquences  socioéconomiques
Réduire de 1 milliard de dollars les subventions aux garderies  en ciblant l’aide financière selon les revenus des familles. Faire payer la classe moyenne au détriment des plus riches.
Réduire les subventions aux entreprises de 2,5 milliards. Réduire le pouvoir du gouvernement d’établir des politiques économiques qui favorisent certaines entreprises.
Éliminer les tracasseries administratives et les règlements désuets affligeant les entreprises. Éliminer certaines obligations que les entreprises doivent actuellement respecter.
Libéraliser le marché du travail. Donner davantage de pouvoir aux entreprises sur les travailleurs.

Où trouver l’article de l’Institut économique de Montréal?

J’ai reçu cette semaine le premier commentaire de l’école de pensée néolibérale de ce blogue qui, justement, affiche un lien vers l’article de l’Institut économique de Montréal.

Les riches s’enrichissent, ça change quoi pour nous?

Cette semaine, je vous propose une vidéo qui fait la démonstration que les inégalités nuisent à tout le monde, y compris aux plus riches dans nos sociétés. Cette capsule vidéo s’intitule «Comment les inégalités économiques nuisent aux sociétés».

Le présentateur s’appelle Richard Wilkinson. Il est chercheur sur les inégalités sociales en santé. Il est aussi professeur émérite en épidémiologie sociale de l’Université de Nottingham en Angleterre. Il est aussi professeur honoraire au University College London et professeur invité à l’University of York.

Que se passerait-il si nous réduisions les inégalités? Une plus grande égalité fait plus de différence dans le bas de l’échelle sociale, mais a quelques avantages, même au sommet!

Richard Wilkinson, comment les inégalités économiques nuisent aux sociétés

Voici les thèmes traités dans cette vidéo avec, entre parenthèses, un compteur en minutes et secondes indiquant le moment où chaque thème est abordé dans la vidéo:

  • Rien de surprenant: lorsqu’on compare les pays riches, il n’y a pas de relation apparente entre l’espérance de vie et le revenu par habitant. Par contre, au sein de chacun de ces pays, les plus riches bénéficient clairement d’une espérance de vie plus longue. (0:53)
  • Que se passerait-il si nous réduisions les inégalités? (2:07)
  • Mesure des inégalités: combien de fois les 20% les plus riches sont plus riches que les 20% les plus pauvres? (2:29)
  • Des indicateurs des problèmes les plus fréquents chez les plus pauvres: (3:14)
    • l’espérance de vie,
    • les résultats scolaires des enfants,
    • le taux de mortalité infantile,
    • le taux d’homicides,
    • la proportion de la population en prison,
    • le taux de natalité chez les adolescentes,
    • les niveaux de confiance,
    • l’obésité,
    • les maladies mentales,
    • la toxicomanie,
    • l’alcoolisme,
    • la mobilité sociale.
  • Les pays les plus inégalitaires engendrent davantage de problèmes sociaux. (3:55)
  • L’indice UNICEF du bien-être des enfants combine 40 composantes différentes. Par exemple, il prend en compte si les enfants peuvent parler à leurs parents, s’ils ont des livres à la maison, à quoi ressemblent les taux de vaccination et s’il y a de l’intimidation à l’école. (4:24)
  • Les pays pour lesquels l’indice UNICEF du bien-être des enfants offre les pires résultats sont aussi les pays les plus inégalitaires. (4:49)
  • Le bien-être moyen des pays riches ne dépend plus du revenu national et de la croissance économique. Par contre, les inégalités dans les pays riches affectent le bien-être moyen des gens. (5:12)
  • La confiance des gens les uns envers les autres est nettement plus grande dans les pays où les inégalités sont les plus faibles. Les données proviennent de la World values survey. (5:31)
  • Quelle est la relation avec les inégalités au sein des 50 États qui composent les États-Unis? (6:07)
  • Les pays les plus inégalitaires engendrent davantage de maladies mentales. (6:47)
  • Les États américains et les provinces canadiennes où les écarts de richesse sont les plus grands sont aussi ceux où la violence est la plus importante. (7:19)
  • Plus un pays est inégalitaire, plus il envoie une grande proportion de sa population en prison. (7:36)
  • Le décrochage scolaire est plus important dans les sociétés les plus inégales. (8:05)
  • Naître de parents pauvres et grimper tout de même l’échelle sociale est plus facile dans les sociétés les plus égalitaires. (8:18)
  • Ceux qui veulent vivre le «rêve américain» devraient aller au Danemark. (8:53)
  • Un dysfonctionnement social général est liés à l’inégalité. (9:53)
  • En Suède et au Japon, les femmes restent proches de la famille nucléaire. Ces deux pays sont parmi les plus égalitaires. (10:11)
  • Comment les pays réduisent les inégalités? Parmi les sociétés les moins inégales, celles où les écarts de revenus sont les plus grands ont aussi les taux d’imposition les plus importants, comme par exemple la Suède. Par contre, celles où les écarts de revenus sont les plus faibles ont des taux d’imposition plus faibles aussi, comme par exemple le Japon. (10:18)
  • Ce ne sont pas seulement les pauvres qui sont touchés par les inégalités. Par exemple, le taux de mortalité infantile est plus faible en Suède et ce, quelle que soit la classe sociale, même chez les plus riches. (11:09)

Une plus grande égalité fait plus de différence dans le bas de l’échelle sociale, mais a quelques avantages, même au sommet!

  • Les effets psychosociauxde l’inégalité: (12:50)
    • sentiments de supériorité et d’infériorité,
    • importance d’être valorisé et dévalorisé, respecté et méprisé,
    • sentiments de concurrence de statut,
    • insécurité du statut,
    • inquiétudes sur la façon dont nous sommes jugés et vus par les autres, si nous sommes considérés comme attirants, intelligents, tout ce genre de chose,
    • augmentation des jugements sociaux-évaluatifs,
    • crainte de ces jugements sociaux-évaluatifs.
  • Il y a plus de 200 études de la santé par rapport au revenu et à l’égalité dans les revues professionnelles. (14:51)

Ce qu’il faut faire

    • il faut contraindre les revenus des plus riches, surtout la culture des bonus
    • les patrons doivent être rendus responsables de leurs employés d’une quelconque façon
    • en gros, nous devons améliorer la qualité réelle de la vie humaine en réduisant les écarts de revenus